Ce que j'ai eu, ce n'est pas vraiment une maladie*,
Ce n'était qu'un coup d'état de mon inconscient,
Parce que "j’avais poussé toute tordue",
Maintenant, tout est rentré dans l’ordre.
Ce petit paragraphe, je l 'avais écrit sur le verso de la couverture de mon livre, enfin, ce qui était censé le devenir, pour publier mon témoignage. Cet après midi, au cours d'un échange avec une autre bipolaire sur un forum, cette image a commencé à se préciser.
Au fond de moi, je pense l'être humain naît avec des bons repères de valeurs, comme une espèce de carte stellaire ou magnétique, pour se guider, à la manière dont les pigeons, les oiseaux migrateurs, les anguilles, les tortues, les saumons, etc. ont leurs repères,
Même si on doit apprendre par l'expérience et l'apprentissage, contrairement (pas si sûr...) à la majeure partie des animaux, au risque de l'erreur qui peut aller jusqu'à la l'exclusion, la mort pour ne citer que ces cas extrêmes,
J'ai aussi le sentiment qu'on est au coeur du problème avec la bipolarité.
Comme si le cerveau avait une capacité à se réorganiser de lui-même quand l'édifice intérieur (valeurs, émotions, souvenirs, etc) est trop instable et empêche la progression à cause des contradictions. Il se crée une tension.
Alors, un peu à la manière de la croûte terrestre, où naît le volcan, commence une déformation, puis le magma s'écoule ou jaillit, brûle tout sur son passage, puis pour finir, l'orifice peut se reboucher ou non, mais la vie, qui avait disparu tout autour, après un certain temps, renaît.
Tout se passe comme si *** (voir au bas de la page)
- les limites mentales correspondaient à des barrières bien matérielles dans le cerveau,
- le cerveau devait être bien organisé selon des règles précises,
- des distorsions trop fortes aboutissaient à des fractures.
La manie qui se produirait pendant la période où la "croûte" est déformée, pour conserver cette analogie, a, vue sous cet angle, de quoi effrayer, voir terrifier les "bien-portants" avec son désordre, ses excès, sa célérité, sa brutalité, son anarchie.
Et la dépression serait la période durant laquelle plus rien ne pousse encore autour du volcan., beaucoup plus rassurante pour l'entourage, commence à inquiéter sérieusement quand elle dure, et qui plus est, si elle devient profonde.
Que se passe-t-il vraiment dans le cerveau
Quand on dirait bien qu'il y a comme une panne de démarreur ????
Pourquoi la sismothérapie soigne-t-elle dans ce cas ?
En tout cas,
l'inconscient me semble bien loin de ressembler à un magma,
parce qu'en fait, il n'est pas si liquide que ça !
Il a l'air, au contraire, bien ordonné.
A y réfléchir,
l'inconscient ressemblerait plus à une structure cristalline
qui aurait le pouvoir de faire fondre la surface (le conscient)
quand les agencements deviendraient trop fantaisistes !
Ceci dit, tant bien même ce processus serait proche du réel, on ne peut que constater qu'il génère bel et bien une maladie, avec sa cohorte de symptômes.
* Oh que si, c'est une maladie ! Pourquoi j'avais écrit çà ? (25/07/2017)
*** " Tout se passe comme si ",
pour reprendre une expression célèbre d'un de mes professeurs de biologie à l'Ecole de Biochimie Pratique à Lyon, Michel Delsol, non moins célèbre. J'aimais bien aller dans son laboratoire quand il nous appelait pour nous faire découvrir les nouveaux spécimens qu'il venait de recevoir, intermédiaires entre le poisson et le batracien : ces poissons avec des embryons de pattes.
J'aime toujours cette phrase qui montre si bien la direction à prendre quand on observe, tente de comprendre et interpréter un phénomène.
Merci, Michel Delsol.