Je viens de farfouiller dans mon dossier blog et j'ai trouvé un fichier de juin 2010, une réponse que j'avais apportée à une personne "J" sur un forum, ou peut-être mon blog. Je le partage avec vous, car je suis un peu surprise de son contenu. Comme cela m'arrive souvent en relisant mes textes, loin en arrière dans le temps…
" Ton psy n'est pas trop pour les médicaments, ok, mais que te propose-t-il comme alternative ?
Je vois à tes propos que tu décris bien ton problème, que tu es prête à y faire face et que tu veux comprendre, toutes les conditions sont réunies pour le résoudre et il vaut mieux le faire maintenant, plutôt que te laisser dériver au fil de ton ressenti.
Si tu as besoin d'aide pour rechercher un autre spécialiste, n'hésites pas à demander conseil.
Ta question m'interpelle :
- "La bipolarité et la crise d'adolescence, comment les différencier? Qu'en pensez vous ?"
- Pour moi, ce sont deux "choses" bien distinctes, mais il y a des points communs.
A l'adolescence, on a de grands bouleversements hormonaux, les repères d'enfants faiblissent pour laisser un grand flou et dans cette période, on expérimente beaucoup, et on avance - et on recule - au fil des résultats. On veut et trouve des piliers - autres que les parents - on cherche ses propres valeurs. On se sent balloté et seul, c'est pour cela qu'on se regroupe beaucoup entre ados pour se soutenir, se mesurer, comparer, etc. Ce n'est qu'un petit tour vite fait sur la question de l'adolescence et ce n'est que le mien.
Dans la bipolarité, on se sent aussi balloté car notre humeur varie indépendamment des évènements que l'on vit. Cela entraine aussi des variations hormonales - ou peut-être les les démultiplie et ralentit selon les périodes. La fréquence est variable selon les personnes. Cela entraîne un mal-être profond ou un très grand bien-être selon les périodes. Si notre humeur est variable au fil du temps, nos émotions, perceptions en sont transformées, notre affect et nos réactions aussi. Ainsi, on peut réagir, par moments, d'une façon que l'on ne comprend pas. Et c'est très visible dans les extrêmes. On a du mal à prendre du recul, car on n'a pas conscience de l'origine de cette transformation de soi. Du coup, on n'a plus "envie de jouer", avec ce sentiment que les dés sont pipés.
C'est une maladie, contrairement à l'adolescence. Si on ne la traite pas, elle évolue au fil des évènements auxquels nous nous se trouvons confrontés et comment ils vont nous affecter. Il y a des médicaments pour ça : les thymorégulateurs, ils écrêtent les pics d'humeur. C'est le résultat visible de l'extérieur et ressenti par la personne, mais il est clair que ça se passe au niveau biochimique de nos neurones. La psychothérapie aide à comprendre ce vécu de l'intérieur et à faire son tri dans la tête. On apprend beaucoup sur soi. Le cerveau, c'est vraiment géant.
Je ne sais pas si j'ai répondu à ton attente."
Mais alors, où étais-je donc passée ? Pour tout le monde, j'étais malade et quelque part c'était vrai, car je souffrais ! Et il faut que je le reconnaisse, le combat sur la maladie, c'était loin d'être gagné ! Maintenant, bien que bien rétablie, il m'arrive encore de souffrir et c'est même un excellent repère pour que je sache qu'il est temps de prendre la tangente quand la souffrance devient insupportable… Qui ne se voit pas automatiquement le jour… Mais le sommeil paradoxal, c'est ma soupape tout comme la vôtre… C'est pour cette raison que je l'ai soulignée dans d'autres articles. Je rechercherai lesquels quand j'aurai 2 minutes. Et je dirai lesquels, et ce n'est pas interdit de chercher auparavant…
La photo de couverture, c'est celle d'un papillon qu'on avait trouvé en août 2008 dans le jardin d'une amie mexicaine dans l'état de Jalapa, Mexique. Trop bien, le papillon 88 ! :) Oui, j'ai un peu voyagé pendant ma maladie pour retrouver la famille. J'attends encore la suivante, et j'espère qu'un jour, ce sera possible.