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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 10:15

 Parcours de santé mentale, [1994-2002] V1 autoédit. 2002  allégée, accueil et articles 1-26

 

Tout au long des six mois pendant lesquels tout ce que j’avais refoulé a jailli, à l’état brut, émergeant dans ma conscience par l’écriture, j’ai subi sans avoir une minute pour projeter. Tant bien que mal, j’ai tenu les rênes sans répit cette fois-ci.

 

C’est ainsi que j’écrivais à cette époque : mon angoisse se manifeste physiquement par des palpitations cardiaques principalement. Je calme mon cœur avec des comprimés d’extraits de plantes bien spécifiques. Toutefois, je les prends très occasionnellement. Je n'ai pas les symptômes initiaux de la maladie qui s'était manifestée de façon très vive avant ma première hospitalisation. Je ne suis pas en accélération, tout au contraire. Je n'ai pas de prise de conscience que mon cerveau déraille et on ne m'a pas non plus renvoyé cette image.

 

Sept ans plus tard, je n'étais plus aussi catégorique…

 

J’ai triché un tout petit peu ici, car j’ai des contre-exemples de ce que je viens d’affirmer. J’ai eu quelques hallucinations vers la fin de cette période. Par exemple, un de nos copains que nous n’avions pas revu depuis quatre à cinq ans m’est apparu avec une allure physique de personne plus âgée, et le plus étrange, c'est que ce colombien très typé indien aux cheveux couleur de jais avait désormais une chevelure rousse, les cheveux "courts" (une bonne dizaine de centimètres quand même) et même une moustache ! On aurait plutôt dit un irlandais. Je n’ai fait aucun commentaire à ce sujet, car ma surprise fut telle que j’ai préféré attendre les commentaires éventuels de mon ami, qui me paraissait ne rien remarquer. Après vérification, quand on s’est retrouvés seuls tous les deux, il l’avait trouvé inchangé ! On l’a revu quelques jours plus tard, tout était redevenu normal pour moi, c’est-à-dire que je l’ai bien reconnu égal à lui-même. Bon...

 

J’avais également le sentiment d’être espionnée. J’étais dans une sorte de paranoïa. J’ai même pensé être sur écoute téléphonique. Cependant, tout est rentré dans l’ordre assez vite, suite à l’entretien avec mon ami biologiste à propos de ma deuxième envie de maternité. Son discours a eu des effets secondaires inattendus : mes hallucinations, ma paranoïa se sont arrêtés net. Je vous laisse méditer…

 

Cependant, un point commun me fait peur, m’évoquant curieusement le début de ma maladie : beaucoup de choses me paraissent évidentes. C’est assez étrange que ce soit cela qui m’inquiète le plus, d’ailleurs. Et si on était tous en train de se tromper ? Et puis, bien que ceci me semble impossible, j'ai peur d'être la seule à vivre cette expérience. J'ai peur que la voie que j'ai empruntée malgré moi soit unique. Elle est trop dure. Mais je ne puis que constater que je ne suis pas la seule à avoir contracté cette maladie. C'est déjà un signe. Autre chose me rassure, beaucoup d'autres personnes ont déjà vécu ou vivent en ce moment des expériences extrêmes. Certains en sont sortis transformés. Je le sais puisque je l'ai vu dans leurs livres, leurs peintures, sculptures, attitudes, raisonnements... J'ai peur aussi car je prends conscience que je suis la seule qui peut prendre la situation en main. Je dois contrôler la vitesse à laquelle j'avance. Je n'ai pas le droit de me tromper. Je ne veux plus me tromper car je sais où cela mène : à l'enfer. Le souvenir est mon garde-fou. Le bonheur de la conscience est ma meilleure motivation, elle me permet aussi d'aider les autres à modifier leurs comportements. Mais cela ne me suffit pas. Je ne sais pas pourquoi, mais malgré ça, j'ai toujours peur d'être seule.

 

J'ai été rassurée. Je ne suis pas seule. Je peux continuer mon travail, mais aussi je le dois. Peut-être servira-t-il de repère à quelques-uns ? Je vais utiliser une métaphore : tout le monde ne fait pas du ski et il y a bien d’autres moyens de se détendre. Parmi les skieurs, certains font du ski alpin, d’autres pratiquent le ski de fond, etc. On compte aussi les adeptes des hors-piste. Certains prennent des risques, d’autres non. Parfois, il y a des accidents et dans les deux camps. Après m’être brûlé les ailes, je choisis mon camp : la vie. Et vous ? Je comprends aussi que cette démarche est inscrite dans notre destinée et que notre liberté est la marche dans la conscience. Elle ne devient réelle qu'en nous libérant de notre peur de nous-même, de notre peur des autres, de notre peur des éléments naturels. Je n’ai fait qu'un pas sur un long chemin. Il me reste encore beaucoup à faire. Et entre autres, agir.

 

Il importe de ne pas oublier que nos enfants nous devancent. Ils ne sont pas nos maîtres à penser pour autant. Ils sont nos héritiers. C'est une bonne raison supplémentaire pour les protéger, mais pas les surprotéger. Le meilleur moyen est de les laisser expérimenter. Pas n'importe comment, ils doivent être informés des dangers réels connus. L’enfant livré à lui-même apprend par l’expérience exclusivement. On lui laisse croire qu’il naît autonome et qu’il sait tout. L’école lui paraît fade, car trop livresque. Il passe son temps à recevoir et donner des coups. Il se sent toujours victime. Il n’a que peu, ou pas de temps pour la prise de recul. Son schéma mental est simplifié. Le petit enfant bien informé est conscient du danger qu'il prend en traversant la rue, par exemple. Comme il tient à la vie, il sera attentif à l'environnement. La protection que lui doit le parent est de le surveiller et de l’épauler dans sa réflexion, jusqu'au jour où l'enfant en sera conscient en permanence. Moins il aura de conflits intérieurs, plus vite il le sera. Cela s’appelle l’éducation. Il ne faut surtout pas confondre : laisser expérimenter, et laisser sans surveillance ; sans protection.

L'enfant surprotégé est celui à qui on demandera d’obéir sans explications, pour qui l’adulte prendra des décisions à sa place, à qui le parent imposera ses choix. Il s'en remettra en permanence à autrui, et il est possible qu'il s'en morde les doigts. Il cherchera par exemple une compagnie, pour s'en remettre à autrui. Cette démarche produit des catastrophes quand il s'agit de la formation d'un couple. Il peut suivre un gourou, pour s'en remettre à autrui. Il peut absorber de la drogue pour parfaire son inconscience si vous le lâchez avec peu de conscience et beaucoup de conflits intérieurs comme extérieurs. Etc.

 

La volonté de savoir et le fait d'aller jusqu'au bout de son exploration rend conscient. Il faut, certes, du courage. Les situations extrêmes donnent des ailes, c'est bien connu. Alors, si vous n’en avez pas pour explorer en vous-mêmes, ou si vous n'en sentez pas le besoin, ouvrez vite les yeux. De nombreuses situations extrêmes s'abattent de plus en plus sur cette planète. Il n'y a pas de fatalité. Ce ne sont que les conséquences directes d'une série d'actes inconscients. Il y a du travail pour tout le monde. Et pour réparer les dégâts visibles et cachés, seul l'avenir pourra dire si on était assez de consciences. Il n'y a pas de temps à perdre. Inutile d'avoir peur, les solutions sont évidentes, quelques jours suffiront pour les coucher sur le papier. Après, c'est la routine, de la technique. Et pour faire le travail ? Il ne manque pas de chômeurs dans tous les secteurs.

 

J’ai longuement hésité à effacer ce paragraphe qui semble hors sujet, mais à la réflexion, il ne l’est pas tant que ça. Tout est lié. Et puis, je veux laisser des traces de mon délire…

 

 

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Paulette Benetton

Isère, ARA, France

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